J’ouvre le soleil qui danse sur la mosaïque des feuilles. Les pas mènent à suivre ses traces dans la forêt, les roseaux, le sentier de sable et d’ombre à la mémoire du lac. Les ciels sont nus, l’eau glisse sur les peaux : l'onde douce les vaguelettes aux silencieuses portées à la rive, libres de s’étendre et de se connaître à l’oubli de la ville, sans un bruit.

J’ouvre les cris du jeu qui dévoile. Les feuilles sortent prisonnières d’un bois clair, allongées volontaires dans une inquiétude feinte, soumises aux vents qui décident : habillée sauf au plus élevé, les regards, l’orgueil et l’humilité portent à épouser les sons. Prête à s’étendre à l’abandon vers ses liens, hors contrainte.

J’ouvre l’intuition et le dialogue, la chasse de l’animal disparu à la course impétueuse au sein des parcs : les allées furent effacées par le cheminement des guerres, mais ses traces fleurissent dans le parcours des jours, dans le refuge et la bienveillance de la nature. A moins qu’il ne s’agisse de sa nostalgie. Calme en son étendue, douleur en son intérieur. 




@VPM Guérin
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